San Miguel Primavera 2012 – Jour 2
juin 24, 2012 § Poster un commentaire
Juanita et Miguel, étourdis par tous ces concerts
Forts de notre intense marathon de la veille, et emplis d’une confiance en nous absolue, nous décidons au petit matin de ne pas aller camper devant les portes pour l’ouverture. Certaines paroles fusent, comme « on s’en fout, on sait ce que c’est maintenant ! ». Absolue, vous dis-je. Nous en profitons pour aller faire un petit tour en ville lors d’une après-midi mouvementée où, parmi moult aventures, nous avons croisé la meuf de The xx avec sa copine, et où j’ai failli me faire tirer mon appareil photo par un mec ultra-louche. Un peu sonnés, nous rentrons vers nos appartements. Juanita et Maria se prennent une douche « vite-fait » qui durera finalement une bonne demi-heure. Au final, arrivés au Parc, il est trop tard pour aller voir Girls, qui commençait à 20h15. Il se trouve que les filles n’ont pas le pass 3 jours et ont décidé d’acheter chaque ticket journalier de façon séparée. Nous les laissons donc poireauter dans la file, pendant que Miguel et moi nous rendons – une fois de plus – à la scène Pitchfork.
LOWER DENS – Non noté
Alors que nous sommes encore à 500m de la scène, j’entends au loin résonner les accords de Brains, le seul morceau que je connaisse vraiment et qui m’ait motivé à aller voir ces connards de culs-serrés. J’arrive malgré tout à choper la fin, épique, du morceau, avec un petit peu de rancoeur au fond de moi je dois l’admettre. La suite est écoutable, mais, pour reprendre une expression bien de chez moi, ne « casse pas trois pattes à un canard ». Je note néanmoins sur un post-it mental que je devrais peut-être écouter l’album qui repose sur mon iTunes depuis un bon mois à ce moment là (NB : je l’ai écouté depuis, et il vaut le coup !). Juanita et Maria nous rejoignent, toutes fières d’avoir pu ajouter un deuxième bracelet à leurs poignets respectifs. Nous décidons d’aller nous poser à la scène San Miguel pour y attendre le prétendu évènement du séjour, j’ai nommé The Cure.
THE CURE – 2/10
Il est à peu près 21h30, et le concert commence à 22h10. Les vieilles groupies new-wave de la première heure se tassent déjà comme des fringues dans une friperie, de façon un peu aléatoire avec une odeur rance assez prononcée. Après avoir passé 2 minutes debout, nous nous asseyons finalement afin d’apprécier un bon hot-dog que nous avions déjà préparé à l’avance. Après quelques bouchées, nos yeux rougissent un peu, et nous fixons les gens plus longtemps qu’à l’accoutumée, béats. 22h10, le concert commence, sans une seul minute de retard. Pourtant, nous avons eu l’impression d’attendre pendant 2h. D’attendre qu’il se passe quelque chose. Putain je sais pas, Robert Smith, t’aurais pu te jeter dans la foule, ou leur vomir dessus, au lieu de jouer de la guitare tranquillou avec ton jogging et tes vieilles mains fripées. Au final, seules les vieilles fans précédemment citées ont du apprécier. Tout le monde attend des morceaux comme Boys Don’t Cry, Close To Me, mais les vieillissants The Cure enchaînent des morceaux que personnellement nous ne connaissons pas, sans vie. Au bout d’une heure, alors que nous essayons chacun de notre côté de nous mettre dans l’ambiance, je lance un « il est quand même un peu long ce concert » à Juanita, qui opine du chef, avant de franchement rigoler en voyant mon regard accablé. Après deux heures d’attente, que nous estimerons, une fois rentrés, être les deux heures les plus longues de notre existence, nous lâchons prise, et allons nous chercher à bouffer, abattus et un peu vénères de s’être fait enfler de la sorte. Un autre concert, Wavves, vient de nous passer sous le nez. Une heure plus tard, nous filons, en retard, à la scène Mini pour y voir M83. Pendant ce temps là, nous entendons au loin ces vieux connards aux visages boursouflés par la drogue continuer leur récital indigeste.
M83 – 8/10
Officiellement, nous arrivons en retard, Miguel et Juanita ayant mis une putain de plombe à aller chercher leur saloperie de bière. Mais, signe du destin évident, M83 n’a toujours pas commencé. Mais l’ascenseur émotif ne s’arrête pas là, puisque après avoir eu les boules d’arriver en retard, et m’être réjouit du retard qu’avait pris le groupe, je commence à me dire qu’à ce rythme là, je ne pourrais pas voir SBTRKT. Le concert commence finalement avec une bonne vingtaine de minute de retard. J’ai alors décidé de changer mes plans : au lieu de ne voir qu’une partie de M83 et louper The Rapture qui jouent en même temps que SBTRKT, je tire un trait sur ces derniers. C’est également l’option que choisissent Maria et Juanita, Miguel préférant s’éclipser vers la scène Pitchofrk accompagné de Pedro. Le concert commence finalement, et je me dis alors que j’ai fait le bon choix. Les morceaux de l’Antibois (cocorico) rendent bien mieux en live que sur l’album, et pourtant Dieu sait à quel point j’apprécie ses albums. Je chante sur la quasi-totalité des morceaux, lève les yeux au ciel sur We Own The Sky, et quand Midnight City se fait entendre, je saute comme jamais. Et je ne suis pas le seul. Anthony Gonzales, le cerveau de la bande, enchaîne sur un autre morceau, mais The Rapture est sur le point de commencer sur la scène San Miguel. Nous avançons, la lumière dans le dos, mentalement en orbite.
THE RAPTURE – 9/10
Diantre, il est 2h05, et rien ne bouge encore sur la scène. Nous arrivons sans mal à nous placer devant. J’ai une petite pensée pour SBTRKT, mais l’excitation me fait ravaler ma larmichette. Maria nous avoue alors « In The Grace Of Your Love, c’est son morceau préféré ! ». A peine 30 secondes plus tard, les lumières s’éteignent, et les premières notes dudit morceau nous font vibrer l’estomac. Tout du long, c’est bien simple, nous n’avons pas arrêté de danser. Je n’ai même pas pris la peine de prendre une photo pour ne pas me gâcher le plaisir. Tout s’enchaîne, Echoes, Get Myself Into It, puis enfin How Deep Is Your Love ?. Les filles et moi nous prenons dans les bras, chantant comme des ados prépubères devant leur boys band favori. Gros moment de friendship, comme on ne dit pas chez moi.
ARAABMUZIK – 8/10
Pitchfork est juste à côté, et sur notre lancée d’adrénaline, nous courons. Courant à côté de nous, Miguel et Pedro. Ne nous arrêtant même pas, nous leur demandons ce qu’ils foutent ici, eux qui étaient sensés se trouver déjà sur place, après SBTRKT. Les bougres ont en fait pu voir la fin du concert, puisque SBTRKT n’a pas duré bien longtemps. Je lance tout de même à Miguel, malgré mon aigritude, un « alors, c’était comment ? ». Pendant ce temps, un brouhaha imposant nous arrive aux oreilles. Il semblerait que AraabMUZIK ait déjà commencé. Complètement déchainés, nous fonçons dans la fosse étrangement vide, alors que le petit bonhomme à casquette se déboite sur ses MPC. Tout du long, nous y allons d’onomatopées comme « PFFFF », « PWAAAAH », « AYAYAYAYA », « BRRAAAA ». Je danse alors comme un « robot zombie drogué éprit de convulsions » selon mes potes. Ce concert, qui ne durera pour nous qu’une quarantaine de minutes, se prend comme un shooter. Quelque chose de court mais pourtant dense et puissant. Bravo !
AEROPLANE – 6,5/10
Une fois de plus, seul Miguel me suivra dans cette quête. Comme la veille, nous réunissons nos dernières forces et nous jetons dans la fosse. Nous avons du mal à croire qu’il y ait encore autant de monde à cette heure-ci (4h15). La musique, un peu trop « club » à mon goût, n’en est pourtant pas moins joviale et remuante. Et niveau technique, y’a pas de dire, le garçon s’y connaît. Nos regards cherchent quelques brebis égarées et potentiellement alcoolisées. Nous ne trouverons pourtant rien d’autre qu’une fille ayant taxé ma clope sans aucune raison (à laquelle j’ai volé sa bière pour compenser). Bredouille, nous remuons doucement la tête, avant de se décider à rentrer. Arrivés aux portes de sortie, nous remarquons alors que le soleil se lève. J’ai alors une pensée pour Juanita et Maria, qui à l’heure qu’il est doivent supporter leurs bruits corporels respectifs, pendant que nous autres nous pétons une tige devant ce putain de miracle de la nature.
CTT 
Laisser un commentaire